Aujourd’hui, je partage avec vous le témoignage d’une amie qui m’est très chère, sur la découverte de son homosexualité et son chemin jusqu’au coming-out.
"Je pense qu’au fond de moi j’ai toujours su que j’avais une attirance pour les femmes. Je m’en suis cependant surtout rendue compte le jour où j’eus plus de sensations à tenir la main d’une de mes amies plutôt que celle de mon petit copain. À cette époque-là, quand on se trouve au collège, ce ne sont pas des sujets qui sont abordés dans la cour de récréation, et puis c’est tellement « normal » d’être intéressée par des garçons, on ne se pose même pas d’autre question.
J’ai eu comme un déclic, lorsqu’en seconde, j’ai commencé à parler avec une inconnue sur un forum. Nous avions le même âge et j’ai senti qu’une chose s’est produite, sur ce forum nous pouvions parler de notre ressenti envers les femmes librement. Étant un peu plus mature, je commençais à comprendre ce qu’il se passait au fond de moi. Il m’a donc fallu me rendre à l’évidence, ma vie, je voulais la passer au côté d’une femme.
Je me rappelle avoir eu du mal à en parler à certaines de mes amies, de peur de leur réaction. J’ai eu de la chance, ces dernières n’avaient aucun a priori sur l’homosexualité. Malgré tout, mes parents n’étaient toujours pas au courant, et puis, comment leur annoncer ça ?!"
S. revient sur les circonstances de son coming-out par rapport à ses parents:
"À la rentrée, alors que j’étais en première, c’est là que je l’ai rencontrée: cette fille. Elle avait provoqué en moi, quelque chose que je ne soupçonnais pas. Un jour elle m’a embrassée, me faisant espérer des choses, mais juste espérer: elle était hétérosexuelle, mais je l’ai aimée.
Ce fut, grâce ou à cause de cette histoire, que j’ai avoué à mon père qui j’étais réellement.
Ce n’était, je crois, sûrement pas de la meilleure façon qui soit, pas des plus communes en tout cas: comme toute adolescente, j’ai fait une fête avec des amies, et nous avions bien sûr, un peu trop bu. Je ne pouvais donc pas rentrer chez moi, et fut contrainte d’appeler mon père pour qu’il vienne me chercher. C’est en rentrant dans sa voiture complétement éméchée que j’ai déballé mon sac, et lui ai dit que si j’étais dans cet état c’était à cause d’une fille. Je ne me souviens guère de notre entière conversation, mais simplement de quelques mots: « Je m’en doutais depuis longtemps, mais le plus important c’est que tu sois heureuse. » Le plus difficile était fait, mon père se chargerait de l’annoncer à ma mère. Cette dernière eu du mal à l’accepter, se demandant ce qu’elle avait raté dans sa manière de m’éduquer. Une question que se posent sûrement tous les parents. Malgré tout, avec le temps, elle réussit plus ou moins à se faire à cette idée et à l’accepter."
"C’est bien malgré moi que mes grands-parents ont été mis au courant. Ils m’ont, en effet, surprise en train d’embrasser ma copine de l’époque. Pas un mot de leur part à l’instant T, mais plus de nouvelles pendant des mois. Ce qui m’a le plus touchée n’est pas tant leur ignorance à mon égard mais bien plus envers ma petite sœur, âgée de 8 ans à l’époque. Au final, ma mère a réussi à prendre ma défense, ayant une discussion plus qu’animée avec mes grands-parents, signe qu’elle a bel et bien su accepter la situation. Tout est rentré dans l’ordre, mais aucune question sur une petite copine ou petit copain n’a été abordé depuis ce jour."
Encore quelques mots de S. sur son homosexualité au sein de son travail.
"Je suis actuellement gendarme, mes collègues sont au courant de mon homosexualité. Je n’ai jamais eu de problème par rapport à cela, et ils restent très ouverts sur le sujet contrairement à ce que l’on pourrait croire. J’ai d’ailleurs rencontré dans ma petite carrière, quelques personnes homosexuelles. De ce que j’en sais, leur homosexualité n’a jamais posé de soucis à aucun d’entre eux."
"La nature hait la normalité"
- Chris Carter -
À très vite,
M.