Certes, cet article est maintenant loin d’être actuel mais il me tenait vraiment à cœur. Parce que je suis une femme, et parce que toute femme, et même toute personne quelle que soit son identité, devrait à mon sens éprouver un certain respect et une infinie gratitude aux avancées portées par Simone Veil.
L’annonce de sa disparition, il y a de cela maintenant quelques semaines a provoqué en moi un sentiment étrange. Sentiment que je ressens quand une personne ancrée dans l’histoire d’un pays, d’une cause, qui me mobilise, décède. Un sentiment à la fois de proximité, et aussi de tristesse intense, même si je n’ai jamais connue la dite personne ne serait-ce qu’indirectement. Cette perte m’a affectée, et ce léger sentiment de honte m’a fait face. Après tout, quel droit ai-je à pleurer la perte d’un être que je n’ai même jamais côtoyé…
Mais face à cette annonce, au-delà de pleurer la personne, je pleurais aussi la disparition d’un pilier dans la lutte pour les droits des femmes, lutte qui m’est si chère. Cette femme qui tout au long de sa vie, n’aura cessé de se battre avec courage, grandeur, sagesse et ardeur contre cette armée d’hommes ne voulant l’entendre. Nous, femmes, lui devons ce droit le plus existentiel, celui de pouvoir disposer de notre corps comme bon nous semble. Le droit d’accueillir un bébé quand nous le décidons. Le droit à l’avortement.
Simone Veil lors de son discours de proposition de loi relatif à l'avortement à l'Assemblée Nationale le 26/11/1974
Ce droit, qui aujourd’hui dans de nombreux pays est sans cesse remis en cause. Ce droit que nous nous devons de protéger, coûte que coûte, à la manière d’un héritage qui se verra perpétuellement menacé. Comme le soulignait si justement Simone de Beauvoir: « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant ». C’est pourquoi nous nous devons de ne jamais lâcher prise et de poursuivre ce combat qu’est la lutte pour les droits des femmes et pour la reconnaissance de l’égalité des sexes. Le féminisme a sa place dans notre société et l’aura tant que par des mots, des pensées ou des actes les femmes continueront à être considérées comme inférieures aux hommes, tant que régira cette société patriarcale.
"Ma revendication en tant que femme c'est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte de m'adapter au modèle masculin."
- Simone Veil -
À nous, femmes, de nous soulever et de poursuivre notre combat vers plus d'égalité...
M.